Journée Mondiale de la Terre : comment définir la justice environnementale ?
La journée mondiale de la Terre a été créée le 22 avril 1970 par le sénateur Gaylord Nelson, membre du Parti démocrate dans le Wisconsin. À l’occasion de cette journée, nous vous proposons une courte définition de la justice environnementale et ses enjeux pour les populations.
La journée mondiale de la Terre : quelques chiffres.
Le 22 avril est le jour de la Terre, comment se porte notre planète ? Voici cinq chiffres à retenir :
Le jour du dépassement
En 2020, le jour du dépassement était le 22 août 2020. L’humanité avait alors dépensé l’ensemble des ressources que la planète pouvait lui régénérer en un an. C’est quatre mois dans le rouge pour l’humanité ! Cette date est calculée sur la base de plus de trois millions de statistiques par l’ONG Global Footprint Network. Aujourd’hui, il faudrait 1,8 Terre pour tenir le rythme de notre consommation actuelle de ressources.
La pollution des Océans
5 000 milliards, c’est le nombre, selon National Geographique de morceaux de plastique qui flottent dans les océans. Une pollution écologique qui a son importance. En effet, la durée de vie d’un plastique est estimée entre 450 ans et l’infini.
Des animaux menacés de disparition partout dans le monde
1 million d’espèces animales ou végétales sont menacées d’extinction. Selon l’IPBES, plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, l’activité humaine est la conséquence de leurs disparitions.
La déforestation
Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), ce sont 4,1 milliards d’hectares de forêts qui disparaissent chaque année. La déforestation concerne tous les pays, mais elle s’est accélérée en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et en Asie du sud-est.
L’accès à l’eau
Selon l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), la quantité acceptable d’eau potable pour un habitant et par jour est de 20 litres. 5 844 millions de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable. Cela représente 11 % de la population mondiale.
La justice environnementale, qu’est-ce que c’est ?
La notion de justice environnementale a vu le jour aux Etats-Unis pendant l’affaire du Love Canal. En 1978, un entrepreneur du nom de William Love veut construire un canal. La construction a été interrompue et le fossé de 1000 mètres de long deviendra une décharge de déchets industriels. En 1953, la décharge est enfouie dans le sous-sol et le terrain est transformé en quartier résidentiel. On construit une école et de nombreux lotissements. Malheureusement, en 1982, un produit toxique, le lixiviat, remontant du sol, provoque une crise sanitaire. 950 familles sont évacuées.
Le cas du Love Canal a eu un effet médiatique conséquent. Ce qui a permis d’empêcher quelques années plus tard la création d’un nouveau site d’enfouissement, situé à Warren, toujours aux Etats-Unis. En effet, la population a manifesté contre le projet. Les habitants ont bâti leur argument sur une notion ; “la ville aurait été choisie parce que la population est modeste et Afro-américaine”. On parle alors de racisme environnemental.
La justice environnementale est basée sur les inégalités auxquelles sont confrontées une partie de la population face à la pollution et aux dégradations écologiques. Sujet de réflexion pour les chercheurs, la justice environnementale est avant tout un ensemble de revendications portées par des mouvements populaires.
La globalisation : un nouvel essor pour la justice environnementale ?
Les nouveaux enjeux environnementaux liés à la mondialisation ont fait apparaître de nouvelles revendications, notamment dans les pays du sud. Par exemple, le cas du Probo Koala en Côte d’Ivoire. En 2006, un navire a déversé des tonnes de produits chimiques ayant des effets dramatiques sur la population locale. Le cas de l’Aubergine Bt en Inde peut aussi être cité. En effet, la population a revendiqué l’arrêt de commercialisation de cet OGM, néfaste pour leur santé.
Équité, reconnaissance et participation
La justice environnementale est basée sur de nombreuses recommandations. Si, elles sont multiples, elles s’articulent autour de trois grands principes :
- L’équité : la population réclame de ne pas subir les pollutions pendant que d’autres populations bénéficient de tous les avantages. Cette revendication est souvent liée à la santé des individus.
- La reconnaissance : quand une population est infectée, ce sont des communautés souvent méprisées ou vulnérables. Elle souhaite que leurs coutumes soient respectées.
- La participation : la population souhaite de l’information, de la transparence sur les futurs sites industriels. Les habitants demandent que les risques soient évalués avant chaque nouvelle construction.
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